U17, Patrice BOULINGUET (Arras) et Johann BEAUNE (Roche Vendée) : Prêts pour la finale de Bercy !



En pleine période électorale, les temps de parole de tous les candidats doivent être scrupuleusement respectés. Sur le même modèle, je me suis donc adapté pour mes traditionnelles interviews d'avant-match en proposant, contrairement à mes habitudes, les mêmes questions aux deux coachs protagonistes de la finale de Coupe de France U17 prévu samedi en début d'après-midi. Patrice BOULINGUET pour Arras et Johann BEAUNE pour Roche Vendée ont très gentiment accepté de jouer le jeu en attendant de faire connaissance sur le terrain.

• Tout d’abord comment allez-vous en cette période que je suppose bien chargée ?
Patrice BOULINGUET (Arras) : Bonjour ! En ce qui me concerne je vais bien, je suis serein et surtout confiant. Les Filles reviennent mercredi 19 pour préparer au mieux cette Finale.
Johann BEAUNE (Roche Vendée) : Bien, je m’octroie un court séjour en Normandie en famille après le dernier match de N2 de samedi dernier.

• Vous faîtes un superbe parcours en Coupe de France. Était-ce un de vos objectifs en début de saison ?
Patrice BOULINGUET (Arras): En effet le Coupe était un de nos objectifs (surtout pour Anaïs DOMINIQUE la Capitaine qui rêvait d’aller à Bercy). Un objectif oui mais pas une fixation.
Johann BEAUNE (Roche Vendée) : J’ai abordé la compétition en disant aux Filles que c’était une opportunité de se montrer, que c’était leur compétition et qu’elles devaient se l’approprier pour continuer l’aventure le plus longtemps possible. Dire que c’était un objectif d’aller en finale, pas vraiment. D’ailleurs nous avons placé notre tournoi U18 Élite... sur ce week-end !

• Revenons tout d’abord quelques instants sur votre qualification. Quel a été le point-clé de votre victoire en demi-finale ?
Patrice BOULINGUET (Arras) : Sur cette ½ finale je dirai que cela a été l’envie de se jeter sur tous les ballons et l’envie de ne rien lâcher, surtout en fin de match. D’ailleurs on leur place un 7 à 0 dans la dernière minute.
Johann BEAUNE (Roche Vendée) : L’abnégation, la détermination à ne rien lâcher quoiqu’il se passe.


• Samedi c’est la finale et c’est à Bercy. Contexte et environnement peuvent donc jouer un rôle. Comment vous êtes-vous préparé sur ce plan-là ?
Patrice BOULINGUET (Arras) : Il est vrai que jouer à Bercy est quelque chose de grandiose pour les Filles et pour moi-même. Je pense que nous ne serons pas dépaysés vu le nombre de supporters qui feront le déplacement (250 à 300 personnes). Il nous faudra un temps d’adaptation qui sera le plus court possible je l’espère. L’échauffement va être important.
Johann BEAUNE (Roche Vendée) : A ce jour rien de particulier mais j’ai quelques idées pour samedi.


• Comment sentez-vous votre équipe ? Les Filles parlent-elles beaucoup de cet évènement ?
Patrice BOULINGUET (Arras) : Elles en parlent c’est évident, mais je ne ressens pas chez elles une appréhension particulière. Elles sont conscientes de l’enjeu sans pour autant se mettre trop de pression. De toutes façons, depuis le plateau des ¼ et ½ finale nous n’étions pas favoris et cela nous va très bien !
Johann BEAUNE (Roche Vendée) : Je les sais très concernées, impatientes. On en parle tous évidemment mais des fois, dans certains cas, on n'a pas besoin de parler pour se comprendre.


• La victoire se jouera t’elle sur le seul plan du basket ou peut-elle se jouer également sur le plan émotionnel ?
Patrice BOULINGUET (Arras) : Il est certain que la partie émotionnelle sera importante et qu’il faudra en faire abstraction ou du moins essayer. Pour moi ce sera plutôt le basket qui fera la différence. Les deux équipes n’ont pas le même profil, notamment dans le secteur intérieur, ce qui peut nous avantager.
Johann BEAUNE (Roche Vendée) : L’aspect émotionnel peut jouer sur le sportif de façon positive ou négative. Notre rôle sera de bien appréhender cela en fonction de chacune.


• Quelle part du coach attribuez-vous dans le résultat d’une équipe U17 ?
Patrice BOULINGUET (Arras) : Sans les Filles je ne suis rien mais elles sans moi peuvent être un peu perturbées. Nous ne formons qu’un, nous avons une très grande complicité. J’ai une part infime de responsabilité dans la réussite de cette équipe car ce sont elles qui jouent et ce sont elles qui m’emmènent à Bercy.
Johann BEAUNE (Roche Vendée) : Le basket est un sport où les règles, les notions de temps de jeu, la proximité avec les joueurs sur le terrain et l’aspect tactique rend l’entraîneur très acteur quelque soit la catégorie. En U17 féminin, la relation avec les Filles, la dynamique et la confiance sont des leviers qu’il faut gérer toujours selon les caractères de chacune.

• Entre le week-end de Pâques et les vacances scolaires, avez-vous pu mettre en place la préparation dont vous rêviez ?
Patrice BOULINGUET (Arras) : On peut toujours faire mieux en terme de préparation mais pour cette Finale je pense que le petit stage du mercredi 19 au vendredi 21 au matin sera suffisant pour nous remettre en jambes et pour peaufiner les derniers petits détails.
Johann BEAUNE (Roche Vendée) : Pas complètement c’est certain mais le physique devrait être là.


• Toulouse, Roche Vendée et Arras en demi-finale, cela fait 3 des 4 équipes issues de la formation de clubs de Ligue 2. Aucun Centre de Formation de LFB en finale, ce n’est pas courant. Que peut-on en conclure ?
Patrice BOULINGUET (Arras) : Il est vrai que cela peut surprendre mais chacun travaille avec les moyens qui sont les siens. Les Centres de Formation tels que Bourges ou Mondeville ont des structures qui pour moi sont les mieux adaptées et offrent de très bonnes conditions de travail aux Filles. Mais en termes de qualité de travail, la preuve en est, les clubs de Ligue 2 peuvent tirer leur épingle du jeu.
Johann BEAUNE (Roche Vendée) : Toulouse et Arras étaient en Ligue encore l’an dernier. Toulouse a gardé son équipe espoir en NF2. Nous sommes labélisé Centre d’Entraînement de Ligue 2 depuis 4 ans et nous évoluons en U18 Élite poule haute depuis 6 ans sur les deux phases. L’équipe réserve vient d’effectuer sa 5ème saison à la 5ème place de NF2. Nous fonctionnons avec cette équipe quasiment comme une équipe Espoir (je n’ai le droit de faire jouer que deux filles de plus de 20 ans). Je pense que les trois clubs cités bossent très bien sur le secteur jeune. Ce que je constate en revanche c’est que la formation du secteur féminin s’est densifiée. On ne joue plus en U18 Élite en ne s’entraînant que 3 fois semaine. C’est fini. Les équipes s’entraînent plus et cela se ressent sur le jeu.


• Que savez-vous de votre adversaire, que ce soit de l’équipe ou de voter homologue ?
Patrice BOULINGUET (Arras) : Mon homologue, je ne le connais pas. En ce qui concerne l’adversaire et d’après la vidéo, c’est une équipe sans joueuse de grande taille. Mais une équipe qui joue vite, très agressive vers le panier. Elles changent souvent de défense pour perturber l’équipe adverse. De toutes façons, elles ne sont pas là par hasard. Je ne les crains pas mais il faut s’en méfier.
Johann BEAUNE (Roche Vendée) : C’est une équipe athlétique avec quelques fortes individualités. En revanche, je ne connais pas son coach Patrice BOULINGUET.


• Avez-vous fait avec vos joueuses un de ces paris fous que l’on regrette ensuite en cas de victoire ?
Patrice BOULINGUET (Arras) : Non pas de pari fou sauf celui de ramener la Coupe à Arras pour récompenser tout un club, les dirigeants, les bénévoles, les supporters et les entraineurs du secteur jeunes qui font un travail remarquable.
Johann BEAUNE (Roche Vendée) : Moi non mais je connais quelqu’un qui a fait ça effectivement !!!


• Je vous laisse le soin de conclure…
Patrice BOULINGUET (Arras) : C’est un moment unique à vivre. Je dirai aux filles de profiter pleinement de l’évènement, de rester elles-mêmes, de ne rien lâcher pour ne rien regretter au final. J’espère qu’elles gagneront cette Coupe de France car elles le méritent amplement. Mais quel que soit le résultat, c’est une équipe dont je suis très fier. Ce serait aussi l’occasion de ramener la 4éme Coupe de France Cadettes à Arras après celles de 1993, 2002 et 2003.
Johann BEAUNE (Roche Vendée) : Encore une fois, "que le meilleur gagne".


En ce qui me concerne et ne connaissant pas l'équipe nordiste, je me garderai bien de faire un pronostic. En revanche, je me régale à l'avance de cette rencontre qui verra quoi qu'il arrive un vainqueur inattendu. Merci Patrice et merci Johann : effectivement, que le meilleur gagne !

Mercredi 19 Avril 2017
Dominique B.

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