Tous suédois!

Je vous avais parlé le premier jour de la colonie suédoise, près de 200 personnes en tout, qui a envahi les tribunes de Vannes. Et bien il y a fort à parier qu'elle n'oubliera pas ce dimanche 16 juin qui a vu son équipe nationale battre - et largement - la Russie! Elles ont mis le feu sur le terrain, ils l'ont mis dans les tribunes de Kercavo!

Si la rencontre débute par une réussite éloignée d'Elin ELDEBRINK, ce sont pourtant les russes qui prennent rapidement les commandes: 6-3, 8-4 puis 14-9 et même 18-12. Avec déjà 5 points et 1 passe, Epiphanny PRINCE semble prendre la rencontre par un meilleur bout que la veille et l'on se dit que cette rencontre va tourner en cavalier seul des russes. Danielle HAMILTON coupe la série et clôt la période à 2/2 aux lancers: 18-14. Sans le savoir et à cheval sur les deux périodes, la numéro 11 suédoise est le point de départ d'un 0-10, les russes demeurant muettes pendant plus de 3 minutes pendant que tour à tout Anna BARTHOLD, Ashley KEY au lancer puis au primé et Louice HALVARSSON scorent sans sourciller. La Suède est passée devant et mène maintenant 18-22. A défaut de mener le jeu - d'ailleurs les russes ne proposent aucun jeu - Epiphanny PRINCE rentre ses paniers, l'un permettant l'égalisation à 29-29, le suivant permettant à son équipe de mener à nouveau 34-31. Mais rien dans tout cela n'est construit ni intéressant... La pause est atteinte sur la marque de 34-32 et on constate que sur toutes les lignes de statistiques les deux équipes se tiennent: 29% contre 31% au tir, 25 rebonds à 23, 5 passes décisives à 5 et 6 balles perdues à 6. Voilà qui nous promet une belle seconde mi-temps!

Et on attaque fort avec une Russie demeurant en tête jusqu'à la 15ème minute (36-32, 39-34), la bascule s'effectuant à 39-40 à l'issue d'une série de 0-6 signée Ashley KEY, Elin ELDEBRINK et Louice HALVARSSON. Et si la Russie reprend un court instant la tête à 41-40 par Nadezhda GRISHAEVA, on ne sait pas encore que c'est pour la dernière fois... La grêle s'abat en effet sur les épaules des blanches qui vont rester une nouvelle fois muettes, cette fois pendant plus de 6 minutes. C'est simple: plus rien ne rentre! Dans le camp d'en face, on en profite: Ashley KEY, Danielle HAMILTON impeccable aux lancers (7/8 en fin de rencontre), Frida ELDEBRINK de près, Frida ELDEBRINK de loin puis Elisabeth EGNELL en début de dernier quart: un café, l’addition, 0-15 et 41-55 pour la Suède! Les tribunes jaunes, sorte de kop se répondant de la plus belle des manières, sont en fusion.
Irina OSIPOVA coupe la série mais cela ne suffit pas: en shootant à 25% (0/6 pour Marina KUZINA, 1/8 pour Evguenia BELYAKOVA par exemple), en n'ayant aucun jeu à proposer ni aucune solution dans sa boîte à outils, les russes sont KO debout. L'affaire tourne même presque à la démonstration, l'écart atteignant les +17 à deux reprises: 46-63 sur une réussite de Louice HALVARSSON et 51-68 sur un missile signé Frida ELDEBRINK.
C'est terminé: la Suède réalise une des plus grosses surprises de cette compétition, voire plus. Une victoire totalement méritée à l'issue d'un match âpre, disputé, compliqué sans aucun doute à siffler. Il faudra un jour que la Russie, dont l'avenir nous dira la place finale dans cette compétition, envisage de jouer avec une meneuse digne de ce nom, les gags des américaines Becky HAMMON et Epiphanny PRINCE ayant fait un flop monumental. Mais ce soir, nous avons tous été suédois!

Russie 57 - Suède 68 (18-14, 16-18, 7-19 et 16-17)
> Les stats de la rencontre par ici...