A quelques heures de l'ouverture des Jeux Paralympiques de Tokyo et pour continuer à parler de basket, j'ai eu envie de mettre en lumière le basket-fauteuil. Oui je dis bien "basket-fauteuil", dénomination à préférer à "handibasket" pour des raisons qui paraissent évidentes.
Rappelons tout d'abord les règles de ce sport géré par sa propre Fédération : l'IWBF (International Wheelchair Basketball Federation ou Fédération Internationale de Basket-ball en Fauteuil Roulant), l'un des plus anciens handisports puisque datant de la fin de la seconde guerre mondiale. Le principe général est simple : ce sont les mêmes règles que celles du basket valide (on dit aussi "basket debout") qui s'appliquent : 4 périodes de 10 minutes, 5 joueurs sur le terrain, postes de jeu spécifiques, panier à 3m05, etc... Deux particularités cependant à prendre en compte : 1/ le joueur dispose de 2 poussées de roues avant qu'un marché lui soit compté et 2/ les contacts avec l’adversaire sont plus difficilement évitables du fait de la surface au sol des fauteuils. Ils sont par conséquent plus tolérés que dans le basket valide.
Le plus important reste la composition des équipes puisque le règlement rend obligatoire la présence sur le terrain, dans chaque équipe, de joueurs aux handicaps différents. Chacun peut ainsi adapter son propre rôle à son niveau d’aptitude en termes de mobilité et d'agilité.
Pour homogénéiser cela, les joueurs sont classés en catégories selon leurs fonctionnalités. Ils reçoivent ainsi entre 1 et 4,5 points en fonction de leur facilité à se mouvoir et le nombre total de points des joueurs de chaque équipe sur le terrain ne peut pas être supérieur à 14 points (à l'international en tout cas car certaines adaptations à 14.5 ou 15 points pouvant exister localement) :
. Classe 1 : athlètes sans abdominaux ne peuvent exercer une rotation active du tronc
. Classe 2 : athlètes pouvant exécuter une rotation du tronc et développer une stabilité active
. Classe 3 : athlètes ayant une parfaite mobilité dans le plan sagittal, pouvant se pencher en avant et se relever sans s'aider de leurs bras
. Classe 4 : athlètes ayant une mobilité active sur le plan sagittal et frontal, pouvant se pencher sur au moins un côté en associant parfois un
mouvement d'abduction des hanches pour maintenir leur équilibre
. Classe 5 : athlètes sans handicap utilisant donc le fauteuil roulant simplement comme objet sportif
Bien entendu, le matériel - le fauteuil - est très important (roues inclinées, pare-chocs, roues anti-bascule arrière...) et il n'est pas rare qu'un mécanicien fasse partie des staffs des équipes les mieux organisées.
Le plus important reste la composition des équipes puisque le règlement rend obligatoire la présence sur le terrain, dans chaque équipe, de joueurs aux handicaps différents. Chacun peut ainsi adapter son propre rôle à son niveau d’aptitude en termes de mobilité et d'agilité.
Pour homogénéiser cela, les joueurs sont classés en catégories selon leurs fonctionnalités. Ils reçoivent ainsi entre 1 et 4,5 points en fonction de leur facilité à se mouvoir et le nombre total de points des joueurs de chaque équipe sur le terrain ne peut pas être supérieur à 14 points (à l'international en tout cas car certaines adaptations à 14.5 ou 15 points pouvant exister localement) :
. Classe 1 : athlètes sans abdominaux ne peuvent exercer une rotation active du tronc
. Classe 2 : athlètes pouvant exécuter une rotation du tronc et développer une stabilité active
. Classe 3 : athlètes ayant une parfaite mobilité dans le plan sagittal, pouvant se pencher en avant et se relever sans s'aider de leurs bras
. Classe 4 : athlètes ayant une mobilité active sur le plan sagittal et frontal, pouvant se pencher sur au moins un côté en associant parfois un
mouvement d'abduction des hanches pour maintenir leur équilibre
. Classe 5 : athlètes sans handicap utilisant donc le fauteuil roulant simplement comme objet sportif
Bien entendu, le matériel - le fauteuil - est très important (roues inclinées, pare-chocs, roues anti-bascule arrière...) et il n'est pas rare qu'un mécanicien fasse partie des staffs des équipes les mieux organisées.
Frédéric GUYOT et Guillaume LEFEUVRE son adjoint
Maintenant que vous savez tout - ou presque - sur la théorie, voyons avec le sélectionneur national de l'Equipe de France Féminine Frédéric GUYOT où se situe la France sur le plan international;
• Avant toute chose, pouvez-vous vous présenter en quelques mots et nous expliquer ce qui vous a conduit à intégrer le staff de l’Equipe de France Féminine de basket-fauteuil en tant qu’assistant coach pendant 2 ans puis entraîneur en chef depuis l’été 2020 ?
J'ai 46 ans et je suis ancien joueur de l'Equipe de France. Suite à mon arrêt en tant que joueur, j’ai voulu partager mon expérience avec des joueurs / joueuses et on m’a proposé de rentrer au sein du staff de l’Equipe de France féminine en tant qu’assistant pendant 2 ans puis en tant que coach depuis un an.
• Si vous deviez donner envie à un néophyte de découvrir le basket-fauteuil, quel serait votre meilleur argument ?
C’est un sport qui allie physique, technique et mental. En général quand on vient voir les rencontres on y revient et on oublie même le fauteuil tellement c’est plaisant.
• Dans le contexte international féminin, y-a-t’il une nation ultradominante comme les USA chez les valides et dont on pourrait faire le favori aux JO ?
Il y a les nations européennes qui trustent depuis quelques années les podiums mondiaux et une nouvelle fois la Hollande ,la Grande-Bretagne ou les USA ne devraient pas être loin des premières places.
• Comment la France se situe-t-elle ?
Notre équipe est en restructuration. On a perdu l’ascendant avec l’Espagne, notre grande rivale mais nous sommes toujours à la lutte avec elle pour la dernière place qualificative pour les grandes échéances. Pour le moment, nous ne pouvonspas lutter avec la Hollande, la Grande-Bretagne et l'Allemagne mais nous travaillons pour réduire cet écart.
• Absente de Tokyo 2020, j’imagine que l’Equipe de France Féminine est automatiquement qualifiée pour Paris 2024. Quel est l’axe de travail qui vous paraît prioritaire ?
Depuis peu avec Guillaume LEFEUVRE (assistant et coach du club de Lannion) nous avons axé le travail sur le développement physique de notre groupe car ce sport a tellement évolué ces dernières années dans ce sens qu’il nous paraissait primordial que nos filles puissent d’abord encaisser les efforts demandés lors des rencontres internationales avant même de développer les aspects collectifs. C’est pour cela que depuis près de deux ans Loïc ROULLIER intervient pendant et en dehors des stages pour assurer un suivi de nos joueuses.
• Aurez-vous un vivier de joueuses suffisamment important en quantité et en qualité pour effectuer la préparation dont vous rêvez ?
Nous nous efforçons de chercher de nouvelles joueuses lors de chaque stage. Ainsi le groupe est constitué d’un noyau dur et de filles qui sont convoquées régulièrement lors de nos rassemblements. Mais il est vrai qu’il est de plus en plus difficile de trouver des joueuses tant il existe de sports pour les personnes handicapées et que ce sport nécessite de gros sacrifices si on veut progresser.
• Comment une jeune femme en fauteuil arrive-t-elle au basket-fauteuil ? Est-ce à elle de faire le premier pas ? On peut imaginer que cela n’est pas facile et que cela s’ajoute à la gestion du handicap. Y-a-t’il aussi des « repérages » ?
Le parcours classique pour la personne handicapée va se faire au travers d’un centre de rééducation. Il est possible que lors de son séjour elle puisse découvrir les sports « classiques » et que ça soit une première approche. Ensuite il y a de plus en plus de journée omnisports organisées par les comités régionaux, il y a aussi un « début » de médiatisation, notamment avec internet qui permet de voir beaucoup de matchs.
• Avant toute chose, pouvez-vous vous présenter en quelques mots et nous expliquer ce qui vous a conduit à intégrer le staff de l’Equipe de France Féminine de basket-fauteuil en tant qu’assistant coach pendant 2 ans puis entraîneur en chef depuis l’été 2020 ?
J'ai 46 ans et je suis ancien joueur de l'Equipe de France. Suite à mon arrêt en tant que joueur, j’ai voulu partager mon expérience avec des joueurs / joueuses et on m’a proposé de rentrer au sein du staff de l’Equipe de France féminine en tant qu’assistant pendant 2 ans puis en tant que coach depuis un an.
• Si vous deviez donner envie à un néophyte de découvrir le basket-fauteuil, quel serait votre meilleur argument ?
C’est un sport qui allie physique, technique et mental. En général quand on vient voir les rencontres on y revient et on oublie même le fauteuil tellement c’est plaisant.
• Dans le contexte international féminin, y-a-t’il une nation ultradominante comme les USA chez les valides et dont on pourrait faire le favori aux JO ?
Il y a les nations européennes qui trustent depuis quelques années les podiums mondiaux et une nouvelle fois la Hollande ,la Grande-Bretagne ou les USA ne devraient pas être loin des premières places.
• Comment la France se situe-t-elle ?
Notre équipe est en restructuration. On a perdu l’ascendant avec l’Espagne, notre grande rivale mais nous sommes toujours à la lutte avec elle pour la dernière place qualificative pour les grandes échéances. Pour le moment, nous ne pouvonspas lutter avec la Hollande, la Grande-Bretagne et l'Allemagne mais nous travaillons pour réduire cet écart.
• Absente de Tokyo 2020, j’imagine que l’Equipe de France Féminine est automatiquement qualifiée pour Paris 2024. Quel est l’axe de travail qui vous paraît prioritaire ?
Depuis peu avec Guillaume LEFEUVRE (assistant et coach du club de Lannion) nous avons axé le travail sur le développement physique de notre groupe car ce sport a tellement évolué ces dernières années dans ce sens qu’il nous paraissait primordial que nos filles puissent d’abord encaisser les efforts demandés lors des rencontres internationales avant même de développer les aspects collectifs. C’est pour cela que depuis près de deux ans Loïc ROULLIER intervient pendant et en dehors des stages pour assurer un suivi de nos joueuses.
• Aurez-vous un vivier de joueuses suffisamment important en quantité et en qualité pour effectuer la préparation dont vous rêvez ?
Nous nous efforçons de chercher de nouvelles joueuses lors de chaque stage. Ainsi le groupe est constitué d’un noyau dur et de filles qui sont convoquées régulièrement lors de nos rassemblements. Mais il est vrai qu’il est de plus en plus difficile de trouver des joueuses tant il existe de sports pour les personnes handicapées et que ce sport nécessite de gros sacrifices si on veut progresser.
• Comment une jeune femme en fauteuil arrive-t-elle au basket-fauteuil ? Est-ce à elle de faire le premier pas ? On peut imaginer que cela n’est pas facile et que cela s’ajoute à la gestion du handicap. Y-a-t’il aussi des « repérages » ?
Le parcours classique pour la personne handicapée va se faire au travers d’un centre de rééducation. Il est possible que lors de son séjour elle puisse découvrir les sports « classiques » et que ça soit une première approche. Ensuite il y a de plus en plus de journée omnisports organisées par les comités régionaux, il y a aussi un « début » de médiatisation, notamment avec internet qui permet de voir beaucoup de matchs.
(photo : F. GUYOT)
• Chez les valides, les féminines se réunissent souvent à Bourges comme les Filles du foot à Clairefontaine. Bénéficiez-vous également soit d’un lieu favori pour vous regrouper ou disputer vos rencontres, soit d’infrastructures partagées avec d’autres ?
Non nous n’avons pas d’attache particulière. Nous essayons de varier les lieux de stages au bon gré des structures intéressées pour nous accueillir. Par exemple depuis quelques années nous allons à Deauville une fois. Les autres fois nous pouvons aussi bien aller à Reims qu’à Marseille.
• La sous-médiatisation des féminines par rapport aux masculins est-elle la même en basket-fauteuil qu’en basket-valide ?
Il faut savoir qu’il n’existe pas de championnat féminin. En partant de ce principe il est difficile de médiatiser cette discipline. Toutes les joueuses (et donc celles de l’Equipe de France) jouent avec des garçons (en bénéficiant d’un avantage spécifique a notre sport au niveau de la classification). Donc oui les filles comme chez les valides n’ont pas la même couverture que les garçons.
• A l’heure des réseaux sociaux et de l’hyper communication, n’est-il pas possible de trouver une internationale iconique qui pourrait participer à faire connaître cette discipline ?
Toutes les joueuses pourraient mériter de représenter notre discipline tant elles gagnent à être connues du grand public. Ce qui fait la force d’un sport collectif, c'est justement le collectif.
• Quelles sont les meilleures équipes où les meilleurs endroits pour découvrir ce basket-fauteuil ?
En France les équipes du Cannet, Hyères ou le Puy en Velay sont des équipes vraiment impressionnantes tant physiquement que collectivement et avec de nombreux internationaux.
• Si vous aviez un seul vœu à exaucer soit pour faire progresser cette équipe de France et la porter à son meilleur niveau, soit pour faire progresser votre sport dans son ensemble, quel serait-il ?
Que nos joueuses prennent enfin conscience de leurs capacités pour regagner notre rang au niveau européen et ensuite diminuer notre écart avec les meilleures nations durant les prochaines échéances mondiales avant Paris 2024.
• Quelle est la question que je ne vous ai pas posée et à laquelle vous auriez aimé répondre ?
Peut-être un petit point de règlement : comme évoqué, le marché est remplacé par un nombre de poussées avant de dribbler mais il n’y a pas de reprise de dribble !
• C’est la tradition dans mes interviews, je vous laisse le dernier mot…
J’espère que les personnes les plus curieuses auront la curiosité d’aller voir un match dans une salle mais qu’elles fassent attention car de spectateurs on se transforme vite en supporteurs tellement ce sport est génial !
Merci Frédéric GUYOT pour toutes ces informations. J'espère que les plus curieux de mes lecteurs auront l'occasion - comme souvent à Toulouse les saisons précédentes - de voir une rencontre de basket-fauteuil en lever de rideau d'un match de LFB ou de Ligue 2.
Non nous n’avons pas d’attache particulière. Nous essayons de varier les lieux de stages au bon gré des structures intéressées pour nous accueillir. Par exemple depuis quelques années nous allons à Deauville une fois. Les autres fois nous pouvons aussi bien aller à Reims qu’à Marseille.
• La sous-médiatisation des féminines par rapport aux masculins est-elle la même en basket-fauteuil qu’en basket-valide ?
Il faut savoir qu’il n’existe pas de championnat féminin. En partant de ce principe il est difficile de médiatiser cette discipline. Toutes les joueuses (et donc celles de l’Equipe de France) jouent avec des garçons (en bénéficiant d’un avantage spécifique a notre sport au niveau de la classification). Donc oui les filles comme chez les valides n’ont pas la même couverture que les garçons.
• A l’heure des réseaux sociaux et de l’hyper communication, n’est-il pas possible de trouver une internationale iconique qui pourrait participer à faire connaître cette discipline ?
Toutes les joueuses pourraient mériter de représenter notre discipline tant elles gagnent à être connues du grand public. Ce qui fait la force d’un sport collectif, c'est justement le collectif.
• Quelles sont les meilleures équipes où les meilleurs endroits pour découvrir ce basket-fauteuil ?
En France les équipes du Cannet, Hyères ou le Puy en Velay sont des équipes vraiment impressionnantes tant physiquement que collectivement et avec de nombreux internationaux.
• Si vous aviez un seul vœu à exaucer soit pour faire progresser cette équipe de France et la porter à son meilleur niveau, soit pour faire progresser votre sport dans son ensemble, quel serait-il ?
Que nos joueuses prennent enfin conscience de leurs capacités pour regagner notre rang au niveau européen et ensuite diminuer notre écart avec les meilleures nations durant les prochaines échéances mondiales avant Paris 2024.
• Quelle est la question que je ne vous ai pas posée et à laquelle vous auriez aimé répondre ?
Peut-être un petit point de règlement : comme évoqué, le marché est remplacé par un nombre de poussées avant de dribbler mais il n’y a pas de reprise de dribble !
• C’est la tradition dans mes interviews, je vous laisse le dernier mot…
J’espère que les personnes les plus curieuses auront la curiosité d’aller voir un match dans une salle mais qu’elles fassent attention car de spectateurs on se transforme vite en supporteurs tellement ce sport est génial !
Merci Frédéric GUYOT pour toutes ces informations. J'espère que les plus curieux de mes lecteurs auront l'occasion - comme souvent à Toulouse les saisons précédentes - de voir une rencontre de basket-fauteuil en lever de rideau d'un match de LFB ou de Ligue 2.
Il y a près de 10 ans, les U18 du BLMA avaient été "conviées" à participer au Téléthon et l'épreuve retenue avait été le basket-fauteuil. Vous trouverez par ici un petit résumé et les photos de cette journée.
Dommage que cette idée n'ait pas été reconduite car comme le disait alors Perrine FUGIER (entre autre, je vous laisse découvrir l'article dans son ensemble) : "cela change aussi un peu le regard que j'aurai envers une personne en fauteuil".
Liens utiles :
- France Paralympique basket par ici...
- France Basket Fauteuil par là... ou sur Facebook par là...
- page Wikipedia du basket-fauteuil par là...
- les horaires des rencontre à Tokyo par ici encore...
Dommage que cette idée n'ait pas été reconduite car comme le disait alors Perrine FUGIER (entre autre, je vous laisse découvrir l'article dans son ensemble) : "cela change aussi un peu le regard que j'aurai envers une personne en fauteuil".
Liens utiles :
- France Paralympique basket par ici...
- France Basket Fauteuil par là... ou sur Facebook par là...
- page Wikipedia du basket-fauteuil par là...
- les horaires des rencontre à Tokyo par ici encore...