NF2/Espoirs : Tour d'horizon avec Damien LEROUX (Nantes)



J-2 avant le Final 4 Espoirs organisé à Nantes après 2 années passées à Mado-Bonnet. Seront présentes pour l'occasion le BLMA, Saint-Amand Hainaut, Arras et Nantes bien sûr, le vainqueur affrontant Lyon pour le titre de Champion de France de la catégorie et une place en NF1.
On ne pouvait donc bien sûr pas débuter la compétition sans prendre des nouvelles de Damien LEROUX, le coach Nantais ayant comme à son habitude gentiment et généreusement accepté de faire le tour de l'actualité basket le concernant.

Damien et le NRB...

• Damien tout d’abord félicitations pour cette qualification des Déferlantes pour le Challenge Round !
Merci Dominique. Bien content car l’objectif de la saison est rempli. Ce fut dur, mais le résultat est là et c’est bien l’essentiel !

• L’objectif Europe est donc toujours d’actualité !
Exactement. Si on est en finale du Challenge Round, le NRB sera toujours européen la saison prochaine. Sinon cela dépendra du nombre de places attribuées par la FIBA à la FFBB pour les différentes coupes d’Europe.

• Sur la saison, Nantes est-il à sa place ?
Oui je pense. A part Nice sur le dernier match, on n’a gagné aucune équipe devant nous. Et sur les équipes derrières nous, on avait le point-average sur toutes. Donc pour moi la 8ème place est logique.

• Queralt CASAS, c’est THE bonne pioche de cette saison LFB ?
C’est sûr que Queralt a été une belle recrue. Elle va très vite, génère beaucoup d’agressivité dans les drives, a un bon sens de l’anticipation et est une vraie compétitrice. Mais au6delà de Queralt, je pense qu’avec nos moyens l’équipe était bien équilibrée et a su se transcender dans les matches importants.

• Charleville dans le top 4, Nice qui réalise une très bonne saison, Toulouse en Ligue 2, ce championnat a réservé quelques surprises. A la fin, qui vois-tu Champion ?
C’est vrai que certaines équipes ont été surprenantes. Pour le titre de champion, je vois bien Montpellier car elles ont l’avantage du terrain. Mais Bourges fera tout pour conserver son titre et détrôner le CUC du palmarès des titres gagnés.

• Suite à la suspension de Manu COEURET tu as été bombardé head-coach sur les dernières rencontres. Alors, c’était comment ?
Plutôt enrichissant. C’est atypique de coacher une équipe temporairement. Il faut être soi-même sans aller à l’encontre de qui a été fait avant et sera fait après ton passage. Il faut être dans la continuité tout en restant qui on est. Un exercice de style qui permet de voir les choses différemment. Donc oui, je dirai enrichissant.

• Je crois que c’était ta première expérience. Qu’est-ce qui t’a le plus surpris ?
Oui, première expérience en LFB. Très sincèrement rien ne m’a particulièrement surpris. Peut-être qu’avec le recul j’envisagerai les choses différemment mais là rien de particulier à évoquer.

• Est-ce que par hasard cette malheureuse - pour Manu - mais belle - pour toi - opportunité pourrait te donner des idées à court ou moyen terme ?
Je n’ai pas eu besoin de cette opportunité pour savoir que je voulais coacher. Ça fait déjà quelques années que ce projet murit chez moi mais je n’ai malheureusement pas encore eu la chance de me voir proposer une équipe LFB. Mais ce n’est pas grave, je patiente et surtout je prends beaucoup de plaisir à driver le Centre de Formation.

• C’est ta 2ème saison à Nantes. Par rapport à l’année dernière, qu’est-ce qui a le plus changé à ton niveau ?
Rien de bien important. J’ai surtout eu la chance d’avoir un calendrier un peu plus adapté pour coacher plus souvent les Espoirs. La saison dernière, j’avais à peine pu coacher une dizaine de matches. C’est année je suis pas loin du double et c’est vraiment plaisant.

• En février l’année dernière, tu me disais « Pour moi ce qui est compliqué c’est que je n’ai pas le temps d’approfondir mes missions dans les deux domaines ». Est-ce toujours le cas ?
Oui. Quand tu as la double casquette tu as pas mal d’obligations des deux côtés et tu n’as malheureusement pas le temps d’approfondir ton travail, d’aller plus loin dans ta réflexion. Cela ne se traduit pas forcement sur les entrainements avec l’ensemble du groupe mais plus sur l’individualisation au travers de séances techniques, des retours vidéo, des échanges avec les joueuses, le staff, etc. Mais bon, aujourd’hui, les difficultés financières des clubs ne permettent plus comme il y a quelques années de multiplier les intervenants. C’est une période difficile mais je reste positif et je pense que d’ici quelques années tout reprendra le cours normal des choses.

A propos du Final 4...

• Venons-en maintenant à notre Final 4 Espoirs. A quel moment Nantes a-t-il décidé de se porter candidat à son organisation ?
Après notre road trip du Sud (on a enchainé Basket-Landes, Montpellier et Toulouse en 5 jours) le sujet est venu sur la table. Avec 2 victoires en 3 matches, on a vu que l’on avait de grandes chances de se qualifier pour le Final 4. En plus, le groupe vit ses dernières heures ensemble. Certaines vont quitter la structure, d’autres vont intégrer l’équipe pro et je pense que les dirigeants voulaient remercier et récompenser toutes ces jeunes filles pour leur travail, leur enthousiasme, leur gentillesse et toutes les qualités qui font d’elles aujourd’hui un des groupes les plus agréables avec lequel j’ai eu la chance de travailler.

• Avec l’organisation du TQO en juin, vous êtes décidément la destination à la mode en matière de basket féminin.
C’est clair qu’on a beaucoup de chance. Mais que ce soit au NRB ou dans toute la région Nantaise, beaucoup de personnes donne gracieusement de leur temps et ça crée une belle dynamique pour organiser de tels évènements.

• Peut-on conclure de cette organisation que vous avez des ambitions et que votre objectif est simple : remporter le titre et surtout évoluer en NF1 la saison prochaine ?
Il faut surtout en conclure ce que je disais précédemment : le club veut remercier et récompenser ce groupe. On ne sait pas si on a les moyens de gagner mais vivre ces derniers moments ensemble, à domicile restera gravé dans leurs mémoires et c’est bien le seul but recherché dans l’organisation du Final 4.

• En février 2015 toujours tu me disais « être champion c’est certes gratifiant mais ce n’est pas la raison pour laquelle on gère un Centre de Formation ». As-tu évolué sur ce sujet ?
Eh non, je reste fidèle à mes convictions. Toute l’année on a travaillé pour progresser, pour que chacune ait la chance un jour de devenir professionnelle. L’objectif n’était pas de faire de ce groupe une belle équipe mais de bonnes joueuses. Plusieurs joueuses du Centre ont déjà intégré l’équipe pro, d’autres vont le faire la saison prochaine. Voilà quel doit être notre objectif.
Par contre, maintenant que l’on est qualifié pour le Final 4, c’est sûr que l’on va vouloir gagner nos matches et que pour ça il faudra bien jouer ensemble. Mais cela n'est que la récompense du travail fourni pendant toute la saison.

• Que penser de cette formule qui voit le finaliste disputer 3 rencontres en 3 jours alors que la formation de NF1 arrive tranquillement le dernier jour pour jouer sa finale ?
Ce qui est malheureux dans cette formule, c’est que l’équité sportive est au détriment des contraintes financières. Je comprends parfaitement les raisons qui ont amené à mettre en place une telle organisation mais en tant qu’entraîneur je trouve dommage que le sportif ne soit pas au cœur des préoccupations. Je pense et j’espère que la formule évoluera les prochaines années.
Damien LEROUX (photo LFB)

Une page se tourne...

• Sur le plan pratique, comment vas-tu faire pour gérer tout à la fois, être à la fois à Nantes et à Mont-de-Marsan ?
Bon je vois Dominique que tu es plus au fait des résultats des Centres de Formation que des pros. En pro, on ne jouera pas contre Basket Landes mais contre Nice… (NDR : Oups !!! Sans doute un lapsus révélateur...)
Malheureusement je n’ai pas encore réussi à développer le don d’ubiquité. J’ai déjà du mal à faire deux choses en même temps (mes joueuses pourront confirmer…) alors être à deux endroits différents en même temps, tu imagines le travail qu’il me reste à faire…
Concrètement, sur le Centre de Formation, j’ai la chance de pouvoir compter sur un staff compétent et élargi. Ce seront donc eux, avec à leur tête Caroline AUBERT, qui vont avoir la chance de gérer les Espoirs lors du Final 4. Avec Caroline, ça fait maintenant 2 ans que l’on travaille ensemble et elle connaît aussi bien - voire mieux que moi - les Filles. Tous les matches où je n’étais pas là, c’est elle qui les a coachés. Je n’ai pas fait le compte mais elle a dû coacher autant voire plus de matchs que moi cette saison. C’est donc très bien qu’elle puisse vivre cette aventure. J’aime que les gens qui s’investissent, qui font des efforts, soient récompensés. Et bien pour tout le travail que Caro a fait ces deux dernières années je suis content qu’elle puisse vivre l’aventure avec ce groupe.
Attention, je ne vais pas te mentir : j’aurais aimé terminer mon passage au NRB par ce Final 4. Mais bon... Quand on a la double casquette comme moi, il faut assumer ses fonctions jusqu’au bout et le plus important pour moi est que les filles s’éclatent et se fassent plaisir (en gagnant c’est mieux) pendant ces 3 jours. Et puis, même si la suspension de Manu est terminée et que par conséquent je redeviens assistant sur l’équipe pro, relever le défi de se qualifier pour la finale du Challenge Round n’est surtout pas moins important que le Final 4.

• Excuse-moi Damien, tu as bien parlé de "terminer (ton) passage au NRB" ? Te connaissant, il ne peut s'agir d'un abus de langage.
Non ce n’est pas un abus de langage. En effet avec le club nous n’avons pas réussi à trouver un terrain d’entente sur les aspects contractuels. Je termine donc mon aventure nantaise à la fin de la saison. Pour l’anecdote, le hasard a fait qu’à un jour près j’ai fait le même type d’annonce à mon groupe cette saison que j’ai fait à Aix il y a 2 ans : 21 avril 2016 - 22 avril 2014. Si j’avais su, j’aurais attendu un jour de plus... (je plaisante bien entendu)

Les adversaires de Nantes...

• Vous allez débuter par le Hainaut en demi-finale, une équipe qui a dû batailler jusqu’à la dernière journée pour se qualifier alors que la décision était faite dans la poule H depuis quelques semaines déjà. Avantage ou inconvénient ?
Seul l’avenir nous le dira. Vivre des matches à enjeux juste avant le Final 4 peut être une bonne chose car tu es dans le rythme. Mais ne pas les vivre peut également te permettre de travailler. Tout dépend des groupes et de leur capacité à réagir aux différentes situations.

• Que connais-tu de cette équipe ?
Pour le moment pas grand-chose. Mais avec le responsable du Centre de Formation du Hainaut on s’est directement échangé des vidéos de nos matches. Je vais pouvoir prendre le temps de regarder ça attentivement avant jeudi.

• Tu ne nous dévoileras bien entendu pas tous tes secrets mais quelle est LA force principale de ton équipe, son atout numéro 1 ?
Ce groupe à deux forces à mon avis : il vit très très bien ensemble en dehors du terrain et il est composé de profils de joueuses différents et complémentaires.


• Dans l’autre rencontre, mettrais-tu plutôt une pièce sur le BLMA ou sur Arras ?
Je ne connais pas encore l’équipe d’Arras mais le niveau athlétique et l’agressivité tant offensive que défensive du BLMA seront des éléments clés à contenir si Arras veut gagner.

• Le BLMA s’est qualifié avec Lisa BERKANI mais ne pourra pas jouer avec elle pour cause de play-off. Classes-tu cette nouvelle dans la rubrique « avantage » tant une équipe avec ou sans Lisa est différente ou dans la rubrique « regret » parce que quelque part cela dénature la compétition ?
Certes c’est dommage pour le BLMA que Lisa ne puisse pas participer au Final 4 car son talent permet de faire la différence dans toutes les situations. Mais ce serait faire injure aux joueuses du BLMA que de dire que sans Lisa ce n’est pas la même équipe. J’en veux pour preuve toutes les difficultés que l’on a eu à gagner au match retour, ça c’est joué à trois fois rien et il ne manquait pas que Lisa en joueuse majeure.

• Si je te demande le favori de ces 3 jours, quelle sera ta réponse ?
Sans hésitation Lyon. Tout d’abord ils ont un effectif d’une très grande qualité. Ils ont évolué toute la saison en NF1 et ont donc l’habitude des oppositions relevées. Enfin ils joueront une équipe qui sera épuisée par les deux matches joués la veille et l’avant-veille.

Et les Equipes de France dans tout ça ?

• L’été prochain, tu seras l’adjoint de Julien EGLOFF sur les U16 après avoir été sur les U19 en 2015. Vas-tu te préparer en te renseignant sur les chanteurs à la mode chez les plus jeunes ?
Non, je vais plutôt leur faire découvrir ceux qui étaient à la mode quand j’avais leur âge ! Plus sérieusement, c’est vrai qu’après deux campagnes en U20 et une en U19, les attentes basket seront différentes. Mais on a déjà commencé à connaître une partie du groupe lors d’un stage de préparation en mars et on a un autre stage mi-mai, avant le début de la préparation fin juin. Ça nous laisse donc pas mal de temps pour appréhender leurs qualités et pouvoir répondre au plus juste pour être prêt le 6 août pour le début du Championnat d’Europe.

• Tu y prends goût à ces compétitions nationales de jeunes ?
Oui, j’aime bien ça. On est dans un autre contexte que celui des Centres de Formation où l'on travaille toute l’année pour progresser individuellement. Là, toute la préparation se fait dans une seule optique : gagner. C’est quand même sympa de pouvoir rentrer parfois dans une dynamique de compétition. C’est une des raisons qui me fait aimer le basket de haut niveau.

• Annonces-tu clairement avoir des ambitions sur une Équipe de France « jeunes » ou prends-tu les choses comme elles viennent ?
Si un jour on me le propose, j'en serai très heureux. Mais pour le moment je ne me projette pas trop sur l’avenir en Équipe de France. Chaque campagne est différente et j’accumule de l’expérience.

• Je suis certain qu’il y a une question que je ne t’ai pas posée et à laquelle tu aurais pu me répondre…
Et bien en effet il y a pas mal de questions auxquelles j’aurais pu répondre. Malheureusement pour toi, tu ne les as pas posées !

• Je te laisse le dernier mot, Damien…
Comme à chaque fois, merci Dominique. Merci de mettre en lumière les jeunes filles des Centres de Formation pour leur travail, leurs progrès, leurs résultats et leur générosité. Merci de nous faire vivre le basket féminin de Montpellier mais aussi d’ailleurs. Enfin merci pour ta persévérance à continuer ton engagement dans notre belle activité qu’est le basket.

En même temps, il faut dire que faire tout cela avec des interlocuteurs comme toi Damien est un véritable plaisir. Merci de ta disponibilité et de ta générosité depuis finalement toutes ces années.
Bon Challenge Round et vivement jeudi à Nantes !

Mardi 3 Mai 2016
Dominique B.

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