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Manon PELLET: l'autre américaine



Après Mathilde HERGOTT la semaine dernière, c'est au tour de notre deuxième amie américaine (une petite référence à Wim WENDERS ne nuit pas...) de se prêter au jeu de l'interview. Manon PELLET, à près de 3.000 kilomètres de distance de Mathilde, vit elle aussi l'aventure américaine tout en ayant été également privée de basket pendant la saison. L'occasion, et Dieu sait combien c'est toujours un plaisir, de prendre des nouvelles de la capitaine des Imbéciles.

• Salut Manon, comment vas-tu ?
Salut Dominique! Ça va très bien. Je viens de finir mes exams, alors tout va bien!

• Décris-nous STP l’endroit où tu es pour répondre à cette interview.
Pour répondre à cette interview je suis au calme dans ma chambre ;)

• Ça va, tu te souviens encore de nous autres latto-montpelliérains ?
Of course I do ! On n'oublie pas le BLMA comme ça!

• Commençons par un petit bilan médical si tu veux bien. Début décembre, tu te fais les croisés, toute seule comme une grande sur un double pas. Et un mois plus tard, le 3 janvier, c’est l’opération. Raconte-nous la suite…
La suite, c'est 6 jours sur 7 de rééducation durant une grosse partie de la journée. Ce n'est pas tous les jours de gaieté de cœur qu'on y va, mais bon autant y aller motivée avec le sourire. Sinon, ça passe très, très lentement! Maintenant, ça commence à bien avancer: je cours bien, je fais des appuis extérieur... La moindre évolution fait plaisir !

• Pourquoi as-tu choisi de te faire opérer en France ?
Tout simplement parce que mon entourage connaissait bien le service qui s'occupe des croisés à Marseille et qui est un très bon service. Et puis c'était important d'être avec ma famille pour l'après-opération: elle m'a beaucoup aidée et chouchoutée.

• A l’époque, tu m’as dit conserver le sourire et en profiter pour te faire chouchouter. Cela a-t-il été si simple pendant ces longs mois ?
En étant aux États-Unis assez rapidement après mon opération, c'est certain que je n'avais plus la famille pour s'occuper de tout. Mais bon, tout était tellement nouveau à mon arrivée que ça m'a changé les idées. Je ne pensais pas qu'à mon genou toute la journée. Après, je ne vais pas dire que c'était l'éclate tous les jours, surtout quand j'étais en béquille. Sur un campus américain, je peux vous dire que ça fait des kilomètres chaque jours!

• Comment as-tu tenu le coup ?
Comment ai-je tenu? Tu sais, ça ne demande pas des efforts surhumains. Au début, quand tu l'apprends, tu pleures un bon coup! Et puis il y a l'opération: c'est douloureux et pas plaisant. Mais après, je suis entrée dans une routine. Je vais à la rééducation chaque jours, je le fais pour moi, pour revenir sur le terrain en forme. Voilà: je positive. Je n'ai pas une maladie incurable! C'est une épreuve pour un sportif mais il faut avancer. Il y a bien plus grave dans la vie.

• Quel a été le moment le plus difficile ?
Je n'ai pas un moment vraiment en tête pendant ma rééducation, même si parfois tu es déçue parce que tu attends un feu vert du doc pour pouvoir passer à l'étape supérieure et que tu ne l'as pas. En fait, la période la plus embêtante a été l'opération elle-même pour moi. Ce sont ces moments qui m'ont paru le plus difficile.

• Comment l’as-tu traversé ?
J'ai traversé l'opération grâce à ma famille et mes amis qui m'ont bien tenu compagnie pendant les 3 jours d'hôpital. Sinon ici, je me change les idées quand j'y pense trop. Je vais voir mes amis ou je fais quelque chose, peu importe quoi tant que je pense à autre chose.

• Par quoi as-tu compensé ce manque d’activité physique ?
Ici, je ne suis pas vraiment en manque d'activités, c'est le bon coté et ça permet de pas tourner en rond! Entre les cours, les entrainements auxquels j'assiste, la muscu, mes exos de dextérité et de shoot plus ma rééducation, je peux te dire que ça ne chôme pas ici!

• Tout cela remonte à 6 mois tout juste. Normalement, tu ne devrais pas tarder à reprendre tranquillement un début d’activité sportive non ?
Oui tu as raison j'ai repris pas mal de choses en ce moment ça évolue bien!

• Envisages-tu parfois que ton projet basket tombe à l’eau à cause de cette blessure ?
Non ça n'affecte pas mon projet basket mais ça m'a aussi laissé plus de temps pour les études et c'est bien.

• Suis-tu l’actualité du basket international ? Plutôt Bleus ou Bleues ou NBAers?
Oui bien sur je suis et en partie grâce à ton site aussi alors merci ! Et je suis plutôt tout autant que possible!

• Un pronostic pour les JO ?
Je préfère ne rien dire parce que mes pronostics sont assez mauvais en général!

• As-tu suivi la saison du BLMA, pros ou jeunes ou as-tu préféré tourner définitivement la page ?
Bien sur que j'ai suivi la saison, des pros et des jeunes. Ce n'est pas parce que je suis partie que je ne m'intéresse plus à ce qu'il s'y passe! Et puis j'ai été tenu informée par Léa, Mathilde, Justine, Lina et Leila.

• Ca y est, Equeudreville est mort et enterré et on se donne rendez-vous dans 7 ans pour en fêter les 10 ans ?
Pourquoi pas, je ne dis pas non à refaire une soirée comme celle d'il y a trois ans.

• Tu es maintenant, et malheureusement dois-je dire, dans la catégorie des « ex- ». Quel effet cela te fait-il ?
Je le vis bien, j'ai des excellents souvenirs au BLMA. Vraiment, j'ai eu trois années géniales avec des coéquipières au top qui sont pour une grande partie d'entre elles de vrai amies encore au jour d'aujourd'hui et de très bonnes relations avec mes coaches, les supporters et les journalistes (!). Mais chacun avance et je suis prête a vivre une autre superbe aventure à Rider.

Manon PELLET en vadrouille à New-York (c) Manon PELLET
Manon PELLET en vadrouille à New-York (c) Manon PELLET
• Ton départ aux USA est-il plutôt basé sur le basket ou sur les études ?
Il est basé en grande partie sur les études parce que je n'ai pas voulu privilégier le basket aux études à la fin du lycée.

• Pour combien d’années es-tu partie ?
Pour 4 ans.

• Et ensuite, quel est le programme au moins théorique ?
Je n'ai pas de plan. Je pense que ma destination dépendra des opportunités qui se présenteront, que ce soit pour un travail ou pour le basket.

• A quand remonte cette envie ?
Les États-Unis, j'en parle depuis petite. Je pense que le fait que ma mère y ait vécu un an m'en a donné l'envie. Je voulais faire pareil et puis au fur et à mesure des années, je me suis dit que je pouvais le faire et donc c'est devenue un projet plus qu'un rêve.

• Est-ce un hasard que vous soyez parties Mathilde et toi la même année ou le projet de l’une a-t-il donné des idées à l’autre ?
Je sais que Mathilde en a toujours rêvé aussi donc je ne pense pas être pour quelque chose dans son départ. Mais c'est certain que le fait de préparer ce départ à deux nous a poussé à ne pas arrêter.

• Quand es-tu arrivée aux États-Unis ?
Le 19 Janvier dernier.

• Y étais-tu déjà venue avant ?
J'avais fait une visite de l'université l'année passé déjà. Et sinon, j'ai aussi visité New-York il y a quelques années avec ma famille.

• Comment as-tu choisi ton université ?
Après le tournoi que Mathilde et moi avons fait à Londres, nous avons eu des contacts aux US. Mais il faut être prudent parce que les universités ici ne te promettent que de belles choses. J'ai choisi Rider parce que c'est une université qui a un très bon et grand département business et que c'est la branche dans laquelle je veux travailler. Plus une accréditation internationale. Enfin, dernier point, j'ai eu tout de suite un très bon contact avec les coaches et c'est très important pour moi.

• Décris-nous un peu une université américaine. Quelle sont les principales différences avec la France ?
Une université américaine, c'est une énorme entreprise! Ça grouille de partout et les gens ne font pas qu'étudier. 90% d'entre-eux travaillent sur le campus aussi. Il y a des activités par centaines, des associations pour tout, des installations impressionnantes. Enfin tout simplement l'encadrement pour les étudiants ici et vraiment impressionnant. Si tu es prêt à bosser, les américains te donnent tout vraiment, et encore plus pour les sportifs. Mais il ne faut pas chômer!

• Par quoi as-tu été la plus agréablement surprise depuis ton arrivée ?
La disponibilité des gens. Sur le campus, il y a toujours quelqu'un pour t'aider. En fait par tout. J'ai été agréablement surprise en général.

• Et ce qui t’a profondément déçue ?
Je m'attendais à plus de public sur les matchs! Mais non, ici aussi c'est rempli pour les garçons mais pas tant que ça pour les filles. A part quand la télé se joint à l'événement ou aussi bien sur pour les grosses universités; elles n'ont pas ce problème.

• En sens inverse, quelle est la part de la France qui te manque le plus ?
Les diners en famille, les repas de maman et mes amis!

• As-tu suivi les élections ? As-tu voté ?
J'ai suivi les élections oui, mais non je n'ai pas voté: je m'y suis prise un peu tard pour ma procuration.

• Es-tu allée rendre visite à Mathilde HERGOTT, ou inversement ?
Non j'ai pas vu Math depuis décembre dernier quand j'étais à San Antonio. Mais on s'appelle très régulièrement!

• Comment vous situez-vous chacune géographiquement ?
On est loin! Elle se trouve dans le Texas à San Antonio, pas loin de la frontière du Mexique et moi je suis dans le nord-est, dans le New Jersey.

• Mathilde et Manon aux States, vous l’avez joué « petites françaises en goguette » ou vous avez été super-sages ?
Super sages comme d'habitude, Dominique tu le sais bien!

• Quelle est la chose la plus étonnante que tu as faite alors que tu ne l’avais jamais faite ?
Aller manger dans un restaurant à New York très très particulier et surprenant!

• En quoi as-tu le plus évolué, le plus changé ?
Je n'ai pas changé tant que ça. J'ai évolué sur mon anglais et peut-être aussi que j'ai enrichi un peu ma culture en fréquentant des gens de partout dans le monde. Parce qu'ici il y a aussi des espagnols, des italiens, des dominicains, des chinois, etc... etc.. C'est super sympa d'apprendre un peu de chaque culture.

• Dans 6 mois à peine, tu vas avoir 20 ans ! Ça te fait quel effet ?
C'est vrai! Bon effet, la vingtaine c'est un bel âge, je ne me fais pas encore vieille, tout va bien! haha!

• As-tu rejoint toi aussi le camp des « non célibataires » ?
Non, je suis toujours dans le camp des célibataires!

• C’est le début des Soldes en France. Pas trop frustrée de ne pas les faire avec Mathilde ?
Si!! Les soldes avec Math, c'était quelque chose!

• Combien de nouvelles paires de bottines MINELLI dans ton placard ?
Je n'ai pas vu de Minelli aux States malheureusement. Donc zéro!!

• As-tu hérité d’un surnom ou d’un diminutif aux US ?
Ouh là! Mon nom ici, c'est quelque chose! Impossible pour eux de le dire correctement. Alors j'entends de tout!!! Mais sinon, pour faire simple, ils m'appellent "none", "frenchy", "M" ... Enfin bref, je ne les compte plus! Dernièrement, mes teammates ont décidé de m'en trouver un nouveau pour m'appeler sur le terrain. Alors on verra ce que ça donne!

• Un dernier mot ?
J'espère pouvoir passer à Montpellier fin août pour faire un coucou avant de repartir aux US. Alors à très bientôt Dominique!

Rendez-vous est pris, Manon! Mais quoi qu'il en soit, on va continuer à s'intéresser de près et régulièrement (si elles le veulent bien) à nos deux américaines car on ne les oublie pas et c'est avec un savant mélange de tendresse, de curiosité et de confiance qu'on suivra leur évolution dans la vie...

Jeudi 28 Juin 2012
Dominique B.

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