Le mal est profond

Qu'allait donc bien pouvoir donner cette rencontre entre un Pays d'Aix "pas terrible" à l'Open mais ayant eu toute la semaine pour se préparer et un BLMA "pas terrible du tout" ayant enchainé deux rencontres apportant toutes deux plus d'interrogations que de réponses?
Qu'allait donc bien pouvoir donner cette rencontre opposant deux des meneuses de rechange des "Opals" (derrière l'intouchable Kristie HARROWER): Alicia POTO et Natalie HURST?
Qu'allaient donc bien donner les deux étrangères du Pays d'Aix: Hollie GRIMA, transparente à Paris, et Zoi DIMITRAKOU, plutôt bien en vue sur la fin après un démarrage difficile?
Une chose est certaine: c'est du côté lattois que se situe la pression!

La rencontre débute par une véritable guérilla, et bien que POTO ait répondu du tac au tac à DIMITRAKOU (3-0 puis 3-3), ce sont les aixoises qui s'envolent. A presque 100% de réussite (en fait 6/7), avec une Zoi DIMITRAKOU à 3/4 (déjà 8 points en moins de 5 minutes), les locales prennent la tête 20-9. Dans ces cas-là, la règle est simple: en théorie, cela ne peut pas durer et il suffit juste de laisser passer l'orage en limitant les dégâts. Une nouvelle fois cela se vérifie et la machine aixoise s'enraye: plus rien pendant un peu plus de 5 minutes et un 0-17 concédé à cheval sur les deux périodes. Les visiteuses, qui ont tourné à la 10ème avec une avance de 2 points (20-22) comptent maintenant 6 points d'avance: 20-26. Iva PEROVANOVIC, quand elle ne réclame continuellement pas des fautes aux arbitres, parvient parfois à trouver la faille (6 points à 2/5).
Oui mais... Car il y a un "mais"... Sur ces 17 points marqués consécutivement, 7 proviennent de lancers francs. Autant dire qu'au niveau du jeu des progrès restent à faire! Ce sont GRIMA (qui interrompt la série lattoise) et sa complice grecque qui relancent les aixoises. La sentence est terrible et se paye cash 18-5 pour un cumulé à la mi-temps de 38-30 et une évaluation de 47-32!
Le point positif vient du rebond, étonnamment dominateur à cet instant (21-14). Pour le reste... 8 balles perdues contre 5 pour Aix et surtout seulement 5 passes décisives signées PEROVANOVIC (2), SKRELA (2) et POTO (1) contre 11. Certes DIMITRAKOU a-t-elle ce soir la main particulièrement chaude mais il ne faudrait pas que cela nous serve d'unique excuse.

Au retour des vestiaires, la marque est alternée. Mais quand Aix ajoute un panier à 2 points (GRIMA, TOMASZEWSKI et DIMITRAKOU), c'est par un lancer à 1 que le BLMA lui répond (POTO à 2/2 et RAVEN à 1/2). Vous comprendrez donc que l'écart se creuse et atteigne un plus bas de -16 quand le tableau lumineux affiche 49-33. Il faudra un bon passage signé Sandra DIJON sous le cercle pour que la 30ème soit atteinte sur un score permettant encore aux plus optimistes de croire au miracle: 51-39. Les passes décisives? 7 à 15...
On notera au passage qu'Aix a aligné Emmanuelle GORJEU et Margaux OKOU pendant plus de 6 minutes et Isabelle STRUNC pendant plus de 2 minutes sans que l'efficacité de sa formation en soit affectée.
Mais sans doute Emmanuel COEURET a-t-il l'impression que la victoire va être trop simple pour lui. Il sort alors sont ailière grecque. Du coup, Aix n'avance plus et PEROVANOVIC, POTO puis SACKO trouvent la faille (51-46). C'est alors que se produit un incident de jeu fâcheux: à l'issue des 24", Aix prend un tir désespéré qui ne fait pas mouche. Les montpelliéraines croyant récupérer le ballon pour temps dépassé laissent alors GRIMA récupérer la balle seule sous le cercle et marquer: le chrono des 24" avait été remis à zéro alors que le ballon n'avait pas touché le cercle. Les protestations semble-t-il justifiées de Valéry DEMORY ne feront pas revenir les arbitres sur leur décision. Mais il reste encore un peu moins de 4 minutes à jouer. COEURET lui a compris: il renvoie DIMITRAKOU au charbon et la brune à la grande queue de cheval ne met pas plus d'une minute pour marquer ses 21èmes et 22èmes points: 55-50. PEROVANOVIC puis BREMONT recollent par deux fois à -3 '(53-50 puis 55-52), SACKO à -1 (55-54) et il reste 1 minute à jouer. Une minute pendant laquelle le BLMA aura par deux fois l'occasion de faire le "casse" du siècle, une minute pendant laquelle il échouera: une première fois sur une tentative disons...gourmande de Gaëlle SKRELA derrière la ligne des 6,75m, la seconde fois sur une mauvaise passe de la même Gaêlle cette fois interceptée par une aixoise. C'est terminé et Melle DIMITRAKOU, auteur de 22 points à 9/14, 5 rebonds, 5 balles perdues et 2 interceptions pour 20 d'évaluation peut lever ses bras victorieux.
Une fois encore, c'est l'organisation du jeu qui fait défaut. Un jeu avec une Alicia POTO positionnée en haut et qui attend parfois 3, 4 ou 5 secondes avant de déclencher quelque chose. Un jeu dans lequel le ballon ne circule pas. Alors oui la meneuse australienne compense parfois avec des missiles qui font "mouche" (3/3 derrière la ligne mercredi contre Toulouse, 2/5 ce soir) mais cela ne fait pas un jeu.
Et ce n'est qu'une partie du problème, pourtant peut-être la plus importante puisqu'elle concerne le collectif quasi-inexistant aux dires de quelques témoins neutres de la soirée...

Pays d'Aix 55 - BLMA 54 (20-22, 18-8, 13-9 et 4-15)
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