Coupe de France U17, Matthias MANCA et Lyon: "Nous avons des ressources mentales"

Lyon Basket on en vient (défaite éliminatoire dimanche dernier)! Mais c'est avec grand plaisir que nous rencontrons une nouvelle fois nos amis rhodaniens sur le plateau de Bassens, d'autant que le tirage a pris soin d'éviter dès le samedi un remake du 1/8ème de finale de ce week-end. A maintenant 72 heures de l'évènement, Matthias MANCA nous livre ses sentiments.

• Au moment de la qualification pour Bassens, certains se sont réjoui de jouer dans la banlieue de Chambéry. Toi aussi as-tu fait partie de ceux qui se sont vus jouer "à domicile"?
Il est vrai que lorsque j'ai vu que la Fédé sortait les lieux des phases finales, j'ai tout de suite recherché sur Google Map où se situait les différends endroits qui pouvaient nous concerner. Et en tapant "Bassens", Google m'a en effet sorti la ville dans la banlieue de Chambéry. Je t'avouerai que je m'en suis réjoui dans un premier temps. Lorsque j'ai appris quelques jours plus tard qu'il s'agissait du Bassens en Gironde, cela ne m'a pas non plus déçu. Par la suite, les premières questions que je me suis posées sont : comment allons-nous nous organiser pour y aller ? Le club pourra-t-il prendre en charge tout le week-end ? Au final, les dirigeants nous ont accordé le fait de partir le vendredi après-midi de Lyon. Un bon week-end à vivre pour tout le groupe.

• Du coup, au lieu d’être les plus proches, c’est vous qui serez…les plus éloignés de vos bases. Est-ce un handicap ?
En arrivant le vendredi soir comme, je pense, toutes les autres équipes, la fatigue sera la même pour tout le monde et je me force à croire que personne ne sera donc handicapé.

• Après la victoire face au BLMA ce dimanche, vous voilà qualifiés pour les 1/4 de finale du Championnat. En route pour le Final 4 ?
Je l'espère !! En tout cas on va tout faire pour. Mais depuis le début de l'année, nous prenons les échéances les unes après les autres et je ne souhaite pas me projeter plus que ça. Nous sommes impatients de savoir contre qui nous jouerons les 1/4 de finale dans un premier temps et quoi qu'il arrive ces deux matchs seront très compliqués. Mais à ce niveau, en coupe comme en championnat, il n'y a pas de favori.

• Un mot sur cette rencontre pendant laquelle vous êtes menés environ 35 minutes?
Je tiens d'abord a féliciter l'équipe de Montpellier qui a produit du très beau basket et fait un match très solide. Elles nous a posé beaucoup de problèmes tout au long de la rencontre, notamment défensivement. Nous avons seulement réussi à jouer par séquences en mettant un peu de folie dans le match avant la mi-temps et au 4ème quart-temps donc. Si nous repassons devant, c'est aux prix de gros efforts physiques et mentaux. Je pense également que notre profondeur de banc nous a justement permis d'être un peu plus frais au moment d'aborder le money time, contrairement aux montpelliéraines. Cela a été une rencontre au cours de laquelle les filles sont passées par toutes les émotions, mais elles y ont cru jusqu'au bout et C'est très bénéfique avant le quart de finale car ça prouve que nous avons des ressources mentales.

• Voiron et Lyon qualifiés et toujours en course pour le doublé, ça confirme que votre poule de première phase était d’un niveau supérieur à celle du BLMA non ?
Je savais Voiron, depuis le début de saison, bien plus performante que nous. Maintenant, dire que notre poule de première phase était d'un niveau supérieur je ne suis pas aussi catégorique que toi. Lorsque tu regardes le classement des autres équipes qui étaient dans notre poule de 1ère phase tu as : Bourges 4e de la poule D, Élan Chalon dernier de notre Poule, Riorges 1er et BC Chalon 2e de leur poule en groupe B. A côté de ça, Toulouse est 2e de sa poule, Aix qui joue enfin au complet en cette fin de saison revient très fort puisqu'elles restent sur des très bonne performances sur leurs derniers matchs et Nice qui est une équipe jamais évidente à jouer. Donc les stats disent bien que notre poule n'était pas forcément supérieure !

• Par rapport aux objectifs affichés en début de saison, dirais-tu que vous êtes plutôt dans le timing ou plutôt en avance ?
Nous sommes dans le timing. Pour la 3e saison de vécu de notre Centre de Formation, nous avions fixé des objectifs qui aujourd'hui sont presque tous atteints. Nous souhaitions participer une nouvelle fois aux 1/4 de finale du championnat pour faire aussi bien que l'an dernier et accéder au week-end des 1/4 et 1/2 de coupe de France pour arriver là où nous avions échoué l'année dernière. Pour l'instant c'est mission accomplie.

• La saison dernière, tu me disais avoir toujours dit aux Filles de « prendre du plaisir et pratiquer un bon basket avec un maximum de qualité ». As-tu été plus exigeant au niveau résultat cette saison ?
Non, cela est aujourd'hui encore notre credo. Les Filles se sont rendu elles-mêmes compte qu'elles ne prenaient pas de plaisir seulement à travers une simple victoire mais en produisant du jeu sur le terrain. J'ai en mémoire le match retour contre l’Élan Chalon où nous gagnons de peu mais où les filles n'étaient pas heureuses dans le vestiaire à la fin du match à cause du basket produit... Nous avons donc gardé cette ligne de conduite cette saison et pour l'instant cela nous réussit plutôt bien.

• Quel a été le point culminant, la rencontre ou le fait qui t’a le plus marqué jusqu’à maintenant ?
Le match qui pour moi est un moment fort de la saison c'est notre victoire à Voiron le 16 mars dernier. Nous avions jusque là toujours perdu sur leurs terres avec au moins 35 points d'écarts sur les deux dernières saisons. Ce jour-là nous y sommes allés avec beaucoup d'envie et de détermination. Nous avons réussi à être devant au score quasiment toute la rencontre et à rester solide dans notre tête notamment lors de la blessure d'Olivia en fin de match. Mais je ne pense pas que nous pourrions parler de déclic ou de point culminant car les filles bossent bien depuis le début de saison et passent des caps que ce soit en U17 ou en NF2.

• Que connais-tu de ton adversaire, Nantes ?
Absolument rien d'elles si ce n'est deux joueuses, Fleur AFONSO, qui jouait à Rousset l'an dernier et Marine BROCHOIRE que j'ai entraînée quelques étés à l'EBAJ (Espace Basket Aymeric Jeanneau, camps d'été). J'ai beaucoup de respect sur le travail que Morgane CARDIN a effectué depuis plusieurs saisons et d'ailleurs on voit bien à travers leurs résultats que ce travail a payé. J'espère simplement qu'ils arriveront à sortir de leurs difficultés financières et qu'ils compteront parmi l'élite l'année prochaine.

• Es-tu plutôt du genre à axer ta préparation sur ton équipe uniquement ou à travailler aussi sur ton adversaire ?
Pour le coup, je te ferai la même réponse que l'année dernière. Tout au long de la saison, nous suivons une planification que Fred BERGER (responsable du CDF) a établie. Et même si elle a un peu évolué, nous nous sommes seulement concentré sur un seul point : la progression individuelle et collective de nos équipes. Ce qui veut dire qu'il a été très rare que sur un entrainement nous ayons travaillé spécifiquement sur l'équipe adverse. Je dirais même que cela n'est jamais arrivé. Les seules fois où nous avons pu scooter l'équipe adverse, cela nous a simplement servi à nous informer, nous coachs, des organisations qu'elles utilisaient. Mais jamais nos filles n'en ont été informées.

• En cas de qualification pour la 1/2 finale, je suppose que tu préfères tomber sur Rennes que sur le BLMA puisque c’est une équipe que tu ne connais pas ?
Sincèrement, je n'ai pas de préférence... D'autant que je ne préfère pas me projeter sur la demi-finale tant que nous n'aurons pas passé les quarts. A ce stade de la compétition, il y a 25% de chances pour chaque équipe d'aller à Coubertin.

• Connais-tu déjà le groupe qui jouera à Bassens ?
A ce jour, nous avons 12 cadettes qui peuvent participer aux 1/4 de finales. Nous y allons à 12. La compo d'équipe sera donnée Jeudi soir aux filles. Chaque chose en son temps...

• Si tu devais parier sur l’autre rencontre, sur qui mettrais-tu une petite pièce ?
Si je devais parier, je mettrais une petite pièce sur Montpellier car elles ont un peu plus d'expérience à ce niveau de compétition que Rennes sur les dernières saisons. Mais je ne connais absolument rien de cette équipe rennaise et donc je ne peux pas plus m'engager que ça...

• Le « loup garou » est-il toujours à la mode dans ton groupe ou as-tu vu revenir en force le duo « téléphone portable/casque sur les oreilles » ?
Cette année sur presque tous les déplacements effectués, je trouve que mes filles ont plutôt été raisonnables sur ce que tu appelles le duo téléphone/casque. Nous, c'était plutôt musique dans le minibus et tout le monde chante ! Cela participe à l'ambiance de l'équipe et c'est bien plus agréable !!

• Tu as joué la semaine dernière contre Aix où joue ta sœur. Quel effet cela fait-il ?
Lorsque tu me parlais de rencontre marquante précédemment, le match à Aix-en-Provence, le 30 mars, a justement été un moment fort en émotion pour moi. Tout simplement car toute ma famille et mes amis étaient présents dans les tribunes pour me voir jouer contre ma sœur. En plus, le match a été un beau spectacle puisqu'il est resté indécis pendant 40 minutes. Jouer contre sa sœur n'est pas donné à tout le monde et même si pendant le match je suis surtout concentré sur mon équipe, évidemment j'ai un œil un peu plus fixé sur elle. Je suis heureux lorsqu'elle produit du bon basket et agacé lorsqu'elle fait des bêtises... En marge des matchs, j'essaie de tenir mon rôle de grand frère le plus possible.

• Pourrais-tu un jour être son entraîneur ?
Je ne sais pas. On va voir ce que l'avenir nous réserve. Pour le moment, c'est impossible que je le sois pour diverses raisons. Mais dans le futur, si nous parcours sportifs venaient à se croiser pourquoi pas... Je pense que cela ferait surtout plaisir à mes parents.

• Le LBF a connu cette saison quelques soubresauts qui ont fait douter un moment de sa pérennité. Avez-vous été touchés également au niveau du Centre de Formation ?
Il n'y a eu quasiment aucune répercussion sur la vie quotidienne du Centre de Formation. Les dirigeants ont fait un travail incroyable pour maintenir le club a flot et même s'il a fallu faire quelques sacrifices en début de saison tout est rentré dans l'ordre au fur et à mesure et aujourd'hui cela fait partie du passé.

• Pour détendre nos lecteurs et en tant que grand supporter de l’OM, peux-tu nous confirmer que tu trouves toi aussi pitoyables les résultats de cette saison?
Je ne peux que le confirmer... En ayant un peu plus connaissance de sport de Haut Niveau aujourd'hui, je trouve inadmissible que des joueurs professionnels de football, avec le salaire qu'on leur connait, ne donne pas plus et n'aie pas un peu plus de fierté. Je peux comprendre qu'on passe à travers un ou deux matchs, mais autant de résultats négatifs tout au long de la saison témoigne d'un mal être général bien plus profond. Et à ce moment là, il vaut mieux mettre un grand coup de pied dans la fourmilière et repartir de zéro.

• En cas de qualification pour Coubertin, as-tu fait le pari de porter jusqu’à la finale un maillot du PSG ?
Même sous la torture, on ne me fera jamais porter un maillot du PSG, sache-le ! J'ai porté une fois un maillot de l'OL suite à un pari là aussi et cela m'a valu une pluie "d'insultes" de la part de mes amis marseillais. Pour l'instant, aucun pari n'a été fait avec les filles et je t'avoue que ce n'est pas plus mal

• Les joueuses professionnelles de Lyon s’intéressent-elles au Centre de Formation ?
Énormément !!! Certaines filles du Centre s'entraînent deux à trois fois par semaine avec les PROS. Cela a beaucoup de points positifs, notamment d'avoir renforcé les liens entre elles puisqu'elles ont appris à se connaitre. Les pros sont régulièrement présentes lors des matchs espoirs voire même U17, elles se tiennent informées des résultats de chaque équipe du Centre et les félicitent pour leurs performances collectives et individuelles lorsque certaines ont été appelées en Équipe de France par exemple. Certaines joueuses du Centre ont même le droit à des surnoms maintenant ! Cette complicité est née grâce à la coach de l'équipe PRO, Marina MALJKOVIC, qui a, dès son arrivée, souhaité intégrer les filles du Centre à l'équipe professionnelle. C'est la culture serbe et grâce à cela, certaines évolues régulièrement en Ligue Féminine, plus que dans n'importe qu'elle autre équipe PRO.

• Comme je le fais toujours, je te laisse le dernier mot…
J'espère que ce week-end de Coupe de France sera une belle fête de Basket ! Très utopiquement, même s'il y aura forcément des déceptions, j'aimerais que mes joueuses retiennent les bons moments passés lors de ce week-end, qu'elles réussissent à créer des liens avec les joueuses des autres équipes et que l'esprit sportif et le fair-play l'emporte sur l'enjeu des matchs ! Je souhaite bonne chance aux autres équipes. Et une nouvelle fois merci à toi Dominique pour tout ce que tu fais !

Merci Matthias! J'avoue que la perspective d'un troisième Lyon/BLMA m'enchante. Mais à une seule condition: que ce soit pour la demi-finale! Et si tel devait être le cas, j'oserais bien vous conseiller en ami de vous concentrer sur le championnat plutôt que sur la Coupe!
Bon match!

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