Bilan post-Euro



Après 18 jours de voyage et une dernière journée de 40 et quelques heures, il est temps de dresser un petit bilan tout à fait subjectif et personnel de cet Euro 2011 disputé en Pologne.

> Sur le plan du calendrier:
On est passé d'un extrême à l'autre sur cette compétition: de 9 matchs en 11 jours il y a 2 ans nous sommes passés à 9 matchs en 16 jours cette année. 5 jours sans rencontres, 3 jours consécutifs pour les qualifiés de Katowice. Dans toutes les interviews qu'il m'a été donné de lire ou de voir en vidéo je n'ai pas entendu de joueuses déclarant leur passion pour cet étalage. Dans le meilleur des cas, c'est une indifférence polie, dans le pire c'est de la désapprobation. Et même si la compétition est positionnée en fin de saison, ce n'est pas forcément une bonne chose. Cerise sur le gâteau: toutes les équipes ne disposent pas du même délai de récupération! Économiquement parlant, c'est un également désastre puisque cela oblige tout autant les fédérations et le Comité Organisateur à augmenter les dépenses de plus de 50%.

> Sur le plan du spectacle:
Cette allongement du calendrier n'a malheureusement pas entraîné un meilleur spectacle. De toute évidence les organismes étaient fatigués et peu de rencontres, sur les 30 que nous aurons vues, laisseront un souvenir impérissable. Citons dans cette catégorie, et pour diverses raisons: Espagne-Croatie (71-75) ou encore Monténégro-France (73-68).
En revanche, le flop de Lódz laissera sans doute des traces. Une salle de 10.000 personnes comptant 400 spectateurs (excepté le jour de la finale), pas une affiche, pas une flamme, pas une boutique concernant l'évènement, pas de programme jusqu'à deux jours de la fin... Quelle tristesse, quelle contre-publicité pour le basket féminin... Heureusement, les dirigeants de la FIBA Europe semblent avoir retenu la leçon puisque son secrétaire général Nar ZANOLIN avouait le dernier jour: "il n'y a que les imbéciles qui commettent les mêmes erreurs deux fois. La capacité des salles était trop grande pour ce sport; une jauge de 5 à 6.000 personnes paraît être la meilleure des hypothèses". Dieu merci! c'est cette option qui a été choisie par la France pour son Euro 2013...

> Tops et flops:
- Tableau d'honneur:
Passons maintenant à la distribution des prix. Mention tout d'abord au Monténégro que pas grand monde parmi nous n'avait vu venir. Du haut de ses 650.000 habitants, ce petit pays s'est imposé parmi les grands en battant Pologne, Allemagne, Espagne, Croatie, Lituanie et France. Certes le manque de profondeur du banc (40 joueuses pro dans le pays, parait-il) leur a-t'il sans doute coûté le podium ou le Tournoi Pré-Olympique. Mais la performance a été remarquable et remarquée. Bravo également à la Croatie qui finit 5ème, ce que personne n'aurait prédit après le -46 concédé face au Bleues et enfin bravo aux turques qui n'ont pas qu'un basket physique à proposer mais aussi un passing game de bonne facture.

- Tableau d'horreur:
L'Espagne tout d'abord. L'absence non prévisible de VALDEMORO n'explique pas tout. A un degré moindre, la Grèce. Quand MALTSI va, tout va. Mais quand MALTSI ne va pas, la Grèce va moins bien. Comme pour l'Espagne, la sélection semble vieillissante. La Biélorussie nous aura aussi beaucoup manqué en deuxième semaine, même si ne l'ayant pas vu jouer il est difficile de commenter. La Lettonie enfin déçoit, avec une dernière sortie que l'on aurait aimé meilleure pour son emblématique Gunta BASKO.

- Au niveau des individualités:
Signalons quelques belles joueuses aperçues pendant ces 15 jours de compétition: Elina BABKINA et Ieva KUBLINA (LET), Iva PEROVANOVIC et Jelena SKEROVIC (MNE), Sandra MANDIR et Iva CIGLAR (CRO), Veronika BORTELOVA et Eva VITECKOVA (RTC), Maria STEPANOVA et Elena DANILOCHKINA (RUS), Birsel VARDARLI (TUR), [Sandra LINKEVICIENE]b (LTU) ou encore Emilie GOMIS (FRA) par exemple...

> Et les Bleues dans tout ça?
Évacuons tout de suite un sujet simple à traiter: oui le bilan est positif, doublement positif même. Avec la qualification pour le TPO et une médaille, l'objectif confié à Pierre VINCENT a été doublement atteint. Une fois ce constat simple, il n'est pas interdit non plus d'être lucide. Si Emilie GOMIS réalise un Euro de haute tenue, si Florence LEPRON et Endéné MIYEM et dan une moindre mesure Clémence BEIKES ont été plutôt à la hauteur des attentes, si Marion LABORDE a plutôt bien rempli la petite mission qui lui était confiée et si Aurélie BONNAN et Emmeline NDONGUE ne peuvent être jugées, quid de Sandrine GRUDA et Isabelle YACOUBOU ou Céline DUMERC et Edwige LAWSON, nos leaders? Nos deux intéreures ont joué plutôt par intermittence. Tout le monde s'extasie devant le dernier match de GRUDA, mais c'est quasiment le seul qu'elle ait fourni à ce niveau. Et encore... en attaque. Car la défense n'y était pas, en tout cas en première mi-temps. Le reste de son Euro aura été mi-figue-mi-raisin, à l'image de ce 0/3 en prolongation contre les turques. Pas en rapport en tout cas avec les ambitions affichées... Concernant les meneuses, là aussi bilan mitigé. Le cas de DUMERC est problématique car la capitaine des Bleues a avoué pour la deuxième année consécutive son incapacité à surmonter ses doutes. Lisez par ici cette touchante confession... Faut-il oser se poser la question du capitanat? Et si c'était au tour de NDONGUE de jouer ce rôle? Le problème, c'est que ce n'est de toute évidence par LAWSON qui va la suppléer. Annoncé avec tambours et trompettes, le retour de celle qui a évincé Anaël LARDY a fait pschitt dans sa version "poste 1". A la limite la néo-latto-montpelliéraine n'a-t'elle été pas trop mal en "poste 2", mais nous n'avions pas compris que c'était pour ce rôle qu'elle avait été reprise. Beaucoup de bruit pour rien. Je ne suis pas un grand fan de LARDY, mais à choisir...

> Sur le plan culturel:
L'inconvénient de l'étalement du calendrier s'est révélé un avantage sur le plan culturel, nous laissant ainsi plus de loisir pour visiter le pays hôte. Une journée à Varsovie, deux à Cracovie, une autre encore inoubliable à Auschwitz-Birkenau... Que de souvenirs dans des domaines tellement différents... La découverte d'une nouveau pays, d'un peuple qui de toute évidence a beaucoup souffert et est d'une croyance infinie... Mais aussi la vie en groupe de 5 pendant 18 jours, le Patio à Katowice, la découverte de la Sobieski, des pierogis, de nouvelles soupes...

Voilà. Cet Euro est maintenant définitivement terminé. Vivement 2013!

Mardi 5 Juillet 2011
Dominique B.

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