BLMA : Pourquoi il faut tout changer et vite !



La nouvelle tant attendue, tant redoutée est donc tombée : le BLMA ne participera pas à l'EuroLeague la saison prochaine, compétition reine à laquelle il a gagné le droit de participer en remportant la Coupe de France face à Bourges. Pire : il ne participera pas non plus à l'EuroCup puisque seuls Angers, Basket Landes et Nantes Rezé ont été inscrits par la FFBB. Oui oui vous avez bien lu : le Champion de France 2014, triple vainqueur de la Coupe de France 2011, 2013 et donc 2015 ne jouera aucune Coupe d'Europe.
Puisqu'à l'heure où j'écris ces lignes le site du BLMA ne se vante pas de cette information, c'est L’Équipe qui nous en dit plus par ici : «Nous étions effectivement éligibles à l'EuroLeague, mais nous avons demandé à la Fédération de ne pas nous inscrire, explique René COMES. (...) Nous ne pouvons prendre le risque de mettre en péril les finances du club. Il en coûte 150.000 € pour participer, dont 20 000 € de caution à l'inscription, et nous ne disposons pas de ce financement-là».

A cet instant de la réflexion, on aura une pensée émue pour les joueuses du club qui l'ont quitté plus ou moins à cause de ce manque d'ambition (Ingrid TANQUERAY déclarait récemment à propos de la saison dernière "l'EuroLeague n'était pas l'objectif principal du club, donc oui (je suis) déçue. Je pense qu'on aurait pu disputer un quart de finale et ça aurait été juste génial en tant que sportive et compétitrice" ou à celles qui le rejoignent avec pour ambition de disputer la plus haute des compétitions dans leur sport, notamment la néo-lattoise Sarah MICHEL.

Alors maintenant on fait quoi de ce club qui reste le 2ème ou 3ème budget de la LFB, qui distribue depuis des années et continue à distribuer en temps de crise des salaires indécent qui contribuent à fausser le marché pour les autres clubs, qui perçoit en fonds publics seuls (grosso-modo 1.300.000 €) plus que le budget global de chacun des autres clubs ? On attend qu'il continuer de se rabougrir ? Qu'il présente la saison prochaine encore moins d'équipes que la précédent comme c'est le cas ces dernières années ? Qu'il compte de moins en moins de licenciés alors que le nombre de licenciés de la Fédération continue d'augmenter chaque année ? Qu'il laisse encore passer quelques talents comme Alexia PLAGNARD ou Lidija TURCINOVIC pour prendre des joueuses moins fortes mais bien plus chères ? Qu'il ait encore un peu moins de coachs salariés ? Que la salle continue à se vider les soirs de match ? Qu'il soit encore obligé comme cette année d'annuler sa fête annuelle pour cause de manque d'inscriptions ?

MM. SAUREL (elus@montpellier3m.fr) et MEUNIER (secretariat.maire@ville-lattes.fr), respectivement Président de Montpellier Méditerranée Métropole et Maire de Lattes, premiers bailleurs du BLMA, la décision vous appartient. Une chose est sûre : ça ne peut pas et ça ne doit pas continuer comme ça. Soit on en finit définitivement avec cette gabegie mais cela revient à entériner que tout ce qui a été fait depuis ces dernières années, notamment le sauvetage du club à grands coups de deniers publics, n'a servi à rien et on tire donc un trait sur le basket régional de haut niveau ; soit on se souvient qu'il existe encore de vrais amateurs de basket féminin, des gens prêts à s'impliquer bénévolement - je répète : bénévolement - prêts à venir ou revenir si on leur présente un véritable projet de club - "projet de club", chaque mot est important - et on prend dès maintenant les décisions qui s'imposent : on change tout et tout de suite pour préparer la saison d'après la saison prochaine.
La balle, orange, est entre vos mains.

PS : Moi j'ai choisi mon camp depuis longtemps. Je respecte tout et tout le monde contrairement à certains, mais j'ai choisi mon camp. A un moment - et je pense que ce moment est venu - vous qui me lisez et qui pour beaucoup m'envoyez des messages ou des commentaires, vous qui êtes peut-être aussi dirigeants ou bénévoles dans d'autres clubs qui doivent faire mieux avec moins de moyens ou encore élus fédéraux qui devriez être préoccupés par la destruction du basket dans une région déjà fragile, il faudra aussi que vous choisissiez le vôtre, que vous "sortiez du bois". Il n'y a que comme cela que les choses ont une toute petite chance de changer. Dans le cas contraire, la partie sera perdue mais il ne faudra pas non plus pleurer et c'est tout le basket féminin national qui en payera le prix.

Mardi 23 Juin 2015
Dominique B.

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